Paris ville lumière, mais surtout cité des poètes. Paris vaut bien une messe, mais surtout un concert... Remontez dans le temps sur place dans un Paris by night plein d'Histoire et d'histoires. Dès celle de Gavroche, de Victor Hugo, qui en 1860, tombait par terre, "la faute à Voltaire"...
Et puis Aristide Bruant, maître de la chanson réaliste, qui chantait dans les années (18)80 les quartiers de Paris; "Belleville-Ménilmontant", "Saint-Lazarre", "A La Villette", "A La Goutte d'Or" ou "Grenelle", tout en cherchant "fortune... à Montmartre le soir", non loin du mythique cabaret, "Le Chat Noir".
Une rapide "valse brune" et surgit dans les années 1910, le prolixe compositeur Vincent Scotto, tout autant marseillais que parisien, qui "sous les Ponts de Paris" ou en passant "Aux Halles", en "R'montant à Ménilmontan" ou sous la "Tour Eiffel' n'eut en fait que "Deux amours", pour Joséphine Baker et la capitale (avec en joker la Canebière...).
En 1919, "la parisienne officielle" c'est Mistinguett (au Casino de Paris) qui avouera peu après que "Paris, c'est une blonde", puisqu'elle est une "Gosse de Paris... née dans l'faubourg St Denis... ".
En 1925, "La Plus Bath des Javas" se danse "Boul'vard de la Chapelle... Sur un air de javelle". Et parmi toutes "Les Femmes de Paname", il y a bien sûr Fréhel avec sa "Musette" à la recherche de son "moulin de la Galette", son tabac et son bistrot..
Dans les années 30, apparaît Berthe Sylva "A Paname un soir", Mistinguett est toujours "LA petite femme de Paris", le popu Albert Préjean tourne et chante "Sous les toits de Paris" et Arletty fait déjà s'emballer son "Coeur de parisienne".
En 34 se pointent deux stars, Maurice Chevalier qui se pavane "Dans les squares à Paris" et le visionnaire Charles Trénet avec "Dans Paris y'a une dame", mais la star unique se fait attendre l'année suivante: la Piaf avec "Les mômes de la cloche", celles qui « Lorsqu'elles n'ont plus le sou... S'en vont toutes à Pantin… ». Puis déboule l'optimisme radieux du Front Populaire, c'est l'impeccable "Quand on se promène au bord de l'eau", l'hymne de "la Belle Equipe", chanté du côté de Nogent par l'ouvrier chômeur Jean Gabin dans le film de Duvivier.
C'est encore avant la guerre le temps des grands insouciants, tel Tino Rossi dans son "Paname ville d'Amour" ou bien Yvonne Printemps dans sa déclaration "Oui je t'aime, O Paris". et encore la belle histoire entre une midinette et un petit parigot chantée "Comme de bien entendu" par Michel Simon et Arletty, et puis aussi la caricature ultime du Gavroche, du gars d' Ménilmontand, "Un titi, un marrant, Mimile…", de Jean Boyer interprété par Maurice Chevalier.
Pendant la guerre, "La Romance de Paris" continue pourtant pour Charles Trénet, de même que "la Valse de Paris" pour Piaf et "la Tour Eiffel est toujours là" pour Mistinguet, tandis que Chevalier fête Neuneu à Neuilly... La Libération est heureusement une autre époque avec par exemple Yves Montand dans "Vel d'Hiv" et Léo Ferré sur tous les fronts, "A la Seine" , "A la Villette", dans "Le Métro" ou sur 'L'Ile Saint-Louis".
Dans les années 50, la musique des amoureux de Paris n'est plus un folklore, elle explose sur tous les rythmes et dans tous les styles, même si Paris restera toujours Paris, tel Aznavour chantant justement en 1950 "J'aime Paris au mois de mai" tandis que Francis Lemarque hante la "Rue de Lappe".
Mais c'est indubitablement la première décennie de la grande chanson française avec au final en 59 cette première grande affiche toujours 100% Paris/Paname avec Jacques Brel et "La Valse à mille temps" et "Paris qui bat la mesure" face à l'éternel Aznavour, pour toujours "Gosse de Paris", duel arbitré par la toute première rock-star française internationale, Serge Gainsbourg, qui un an plutôt était déjà sous influence underground (ligne n° 11 précisément) de l'hypnotique "Poinçonneur des Lilas"... ©